Pour survivre aux ravages de la pandémie, les petites entreprises du commerce, de l’artisanat et des services repensent leur stratégie commerciale et enrichissent leur offre de nouveaux services. C’est ce que révèle une étude menée par la Fédération des centres de gestion agréés (FCGA).
131,2 milliards d’euros de prêts garantis par l’État (PGE) distribués aux entreprises (dont 95% de TPE), 34 milliards pour financer le chômage partiel, 20 milliards débloqués au titre du Fonds de solidarité universel, des dizaines de milliards d’euros de cotisations sociales personnelles reportées pour les employeurs et les indépendants… Depuis le début de la crise sanitaire, Bercy a mis en place des nombreux dispositifs pour tenter de juguler les conséquences économiques de la crise sanitaire dans les TPE-PME. Cela suffira-t-il ?
Une entreprise sur deux impactée
Pragmatiques les entrepreneurs de proximité savent que la générosité de l’État n’a pas vocation à durer. Alors, tout en s’appuyant sur le dispositif national de soutien, ils préparent l’avenir. L’étude menée par les experts de la FCGA au troisième trimestre 2020 dévoile la manière dont les artisans, les commerçants et les prestataires de services indépendants s’adaptent à cette situation inédite. Un constat d’abord : près d’un dirigeant de TPE sur deux (47,58%) déclare que la pandémie de Covid-19 a eu un impact « important ou moyen » sur l’activité de son entreprise. Parmi les secteurs les plus touchés : la culture et les loisirs (93,3%), les cafés-hôtels-restaurants (82,7%) et les transports (80%).
Aides publiques, PGE, et chômage partiel
Pour soutenir ces entreprises confrontées à d’importantes pertes de chiffre d’affaires, l’État a instauré plusieurs aides financières auxquelles s’ajoute l’appui des Régions. Si une majorité d’entrepreneurs a bénéficié du fonds de solidarité (53,4%), ils sont 35,7% à avoir bénéficié un prêt bancaire garanti par l’État et 37,9% à avoir eu recours au chômage partiel. Paradoxalement, ces TPE locales n’ont pas été beaucoup soutenues par leurs collectivités territoriales : seulement moins d’une sur cinq (17,1%) a bénéficié d’un soutien régional.
Les recrutements préservés
Contre toute attente, l’impact social de la pandémie a été relativement contenu dans les petites entreprises. L’importante baisse d’activité observée n’a pas affecté de la même manière les projets d’embauche. La grande majorité des dirigeants de TPE (80,2%) n’a pas renoncé aux recrutements qui étaient prévus. Moins d’un chef d’entreprise sur cinq (19,8%), en revanche, a préféré ne pas concrétiser son projet compte tenu de la conjoncture incertaine. Une décision provisoire dans l’attente d’une évolution favorable de leur environnement.
Redéfinir la stratégie commerciale
Confinement, généralisation du télétravail, fermeture des magasins, arrêt des chantiers… Pour s’adapter aux nouvelles pratiques de consommation de leurs clients, près de 4 dirigeants de TPE sur 10 (38,4%) ont repensé leur stratégie commerciale. Objectif : maintenir une relation commerciale satisfaisante et assurer une délivrance optimale des prestations habituelles malgré les contraintes du moment. Ceux qui sont passés à l’action sont principalement des professionnels de l’hôtellerie-restauration (69,8%), des détaillants de l’alimentation (50,7%), des commerçants de l’équipement de la maison (50%) et des spécialistes de la culture et des loisirs (50%).
Livraison à domicile et vente en ligne
Concrètement, les commerçants et les artisans des secteurs les plus exposés (cafés-bars-restaurants, commerce de détail alimentaire, équipement de la personne et de la maison…) ont pris trois grandes initiatives marketing pour s’adapter aux contraintes de la pandémie et préserver leur chiffre d’affaires : l’aménagement de leur point de vente pour garantir la sécurité sanitaire des employés et des clients (60,6%), le lancement d’un service de vente à domicile (20,9%) et la création d’un site marchand ou d’une offre commerciale en ligne (18,9%). Rappel : en France, seule 1 TPE sur 3 a un site Internet et 15% seulement des petites entreprises vendent en ligne. (rapport DESI 2019).
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